Par l’équipe Étincelle

Le travail n’est plus seulement défini par un bureau rempli d’employés à temps plein. Il est plutôt devenu un amalgame disparate.

Par Diane Mulcahy*

Il était nécessaire de repenser le travail bien avant 2020. Notre façon de travailler et de structurer le travail n’a pas suivi le rythme de l’évolution de la technologie, des besoins des entreprises en matière d’acquisition de talents, ni de la préférence des travailleurs pour la flexibilité et le contrôle.

Maintenant que l’univers du travail a été chamboulé et a transformé la manière, l’endroit et le moment où nous travaillons, il est peu probable que nous revenions en arrière : nous ne reviendrons pas à la normale.

Abandonner l’idée de retrouver nos vies professionnelles « d’avant » nous ouvre la porte à une foule de possibilités quant aux manières de faire du progrès. Nous avons la chance de redéfinir le travail; ne retournons pas en arrière.

Repenser le travail

Depuis longtemps, les entreprises organisent leurs tâches en offrant des emplois à temps plein à des employés à temps plein. La situation actuelle ne sonne pas le glas des emplois à temps plein, mais ceux-ci sont voués à évoluer grâce à une approche plus flexible et dynamique, structurée autour de projets, de mandats et de tâches.

Diviser le travail en unités plus précises permet aux entreprises d’ajuster plus facilement le nombre d’unités nécessaires à un moment donné et d’optimiser la séparation des tâches entre les employés. Les travailleurs peuvent donc se concentrer sur les tâches pour lesquelles ils sont les plus compétents, ou qui les intéressent le plus.

Prenons par exemple un poste de direction dans l’univers du marketing. Normalement, il serait comblé par un employé à temps plein responsable du contenu, des relations publiques, des médias sociaux et de l’image de marque. Par contre, le poste pourrait être divisé en projets et en mandats effectués par des travailleurs indépendants ayant l’expertise nécessaire. Par exemple, un sous-traitant des médias sociaux pourrait être responsable de rédiger le contenu de chaque chaîne, et des ambassadeurs de marque indépendants pourraient faire différents quarts de travail dans plusieurs boutiques.

Lorsque les entreprises se détachent de l’idée selon laquelle le travail est défini par des emplois à temps plein, elles réussissent à attribuer leurs tâches de manière plus efficace et précise aux personnes les mieux qualifiées pour les réaliser.

Repenser le milieu de travail

Le modèle de travail traditionnel implique la présence au bureau. Travailler veut alors dire : être dans un local, devant un bureau, sur sa chaise.

Puisque nous avons dissocié le travail et le bureau pendant plusieurs mois, nous pouvons maintenant prendre du recul et aborder la question du point de vue d’un travailleur à distance. Considérant que nous avons tous travaillé de la maison (dans des circonstances plutôt défavorables, disons-le) et que nous avons tout de même accompli nos tâches en respectant un certain degré de qualité, pourquoi retournerions-nous au bureau? En fait, ce n’est pas une décision si simple à prendre.

Quelques situations peuvent nous venir à l’esprit : discussions et réunions en face à face, projets coopératifs, création de liens entre les collègues et les membres d’une équipe… Mais il s’agit surtout d’événements concrets et sporadiques pour lesquels il serait utile d’avoir accès à un bureau de temps à autre (et pas nécessairement en tout temps).

Les entreprises ont désormais de nouvelles inquiétudes par rapport au travail dans un bureau. Comment éviter que le système de ventilation ne contribue à la propagation des infections? Comment s’assurer que les salles de bain sont hygiéniques et sans danger? Et si les employés prennent le transport en commun pour se rendre au bureau, cela peut-il se faire sans risque? Les entreprises protégeront bien mieux la santé et la sécurité de leurs employés si elles se détachent de la notion de « bureau ».

Le nouveau « bureau » sera désormais plus flexible, variable et disparate. Les gens travailleront de plus en plus à la maison, dans des espaces de travail partagé, dans de petits édifices commerciaux et au chalet. Le bureau deviendra l’endroit où le travail est effectué, et non un endroit où les travailleurs vont.

Repenser l’embauche

Puisque nous répartissons le travail en projets et en tâches et que nous redéfinissons la notion de bureau, pourquoi ne pas aussi repenser la main-d’œuvre à temps plein et l’imaginer comme un groupe varié, agile et dynamique qui offre un service?

Plutôt que de se concentrer seulement sur le recrutement et la fidélisation des employés à temps plein, les entreprises pourraient se tourner vers un bassin de travailleurs récurrents et sur demande ayant les compétences, l’expérience et l’expertise qui répondent à leurs besoins. Le bassin réunirait à la fois des travailleurs locaux et à distance, donnant ainsi à l’entreprise un accès à une grande variété de talents pour trouver la personne la mieux qualifiée pour chaque tâche. Les travailleurs pourraient quant à eux proposer leur candidature pour des postes à temps plein, récurrents ou sur demande et auraient accès à des entreprises et à des occasions ailleurs que dans leur région.

La nouvelle main-d’œuvre sera mixte, c’est-à-dire composée à la fois d’employés et de travailleurs indépendants. Le travail d’équipe sera encore plus dynamique, puisque des gens aux perspectives, aux compétences et aux expériences variées se joindront tour à tour aux projets pour créer un environnement collaboratif riche et diversifié.

« La flexibilité du lieu de travail, ou la mentalité “travailler n’importe où”, redéfinit le bassin de recrutement : il est désormais possible de trouver les meilleurs talents sans être limité par l’aspect géographique », affirme la Dre Susan Hanold, des Services stratégiques d’expert-conseil d’ADP.

Imaginer une nouvelle réalité

La destruction créatrice nécessaire pour redéfinir le milieu de travail est à la fois douloureuse et prometteuse. Abrupte, pressante et inattendue, elle a profondément transformé la façon dont on travaille, de même que le moment et l’endroit où l’on travaille. Nous sommes tout près de créer un mode de travail mixte, agile, flexible, à distance et disséminé géographiquement. Le travail est de moins en moins associé à un bureau rempli d’employés à temps plein et se rapproche de plus en plus d’un bassin de travailleurs varié et disparate qui pourrait rendre les entreprises plus efficaces et flexibles en plus d’offrir autonomie et contrôle aux travailleurs. Osez l’imaginer.

En savoir plus

De nouvelles capacités sont désormais disponibles dans ADP Workforce Now pour aider votre personnel à revenir sur lieu de travail. Vous aurez entre autres accès à un sondage pour comprendre l’opinion et la disponibilité de vos employés ainsi qu’à des fonctionnalités de planification d’horaire, d’attestations quotidiennes, de suivi des tendances et de recherche de contacts. Pour voir une vidéo sur les capacités et en savoir plus, consultez www.adp.ca/fr-ca/notre-offre/produits-selon-le-nom/retour-sur-le-lieu-de-travail

*À propos de l’auteure

Diane Mulcahy a écrit le livre The Gig Economy (Harper Collins) et est rédactrice pour Forbes et Harvard Business Review. Ses textes traitent surtout de l’évolution de l’univers du travail. Elle a créé et donne encore aujourd’hui le premier cours de MBA aux États-Unis portant sur l’économie des petits boulots, qui porte notamment sur les entrepreneurs indépendants, les conseillers, les travailleurs autonomes et les travailleurs sur demande.

Cet article est paru à l’origine dans SPARK parrainé par ADP.

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