Le salaire des femmes est encore un quart inférieur à celui des hommes au Canada : ADP Canada

Les différences dans les salaires, les primes et les congés parentaux contribuent toutes à un écart de rémunération

TORONTO, LE 5 MARS 2020 : Selon une nouvelle étude réalisée par la division Recherche de Léger à la demande d’ADP Canada, un important écart de rémunération subsiste entre les hommes et les femmes au Canada. Les résultats ont démontré que les femmes gagnent toujours un salaire inférieur à celui des hommes. Fondée sur les chiffres déclarés par les répondants, l’étude a permis de constater que les femmes ont gagné en moyenne un salaire avant impôt de 51 352 $ en 2019, comparativement à un salaire avant impôt moyen de 67 704 $ pour les hommes − un écart de 24 pour cent.

En ce qui a trait à la rémunération supplémentaire (primes et participation aux bénéfices), les hommes ont indiqué recevoir plus du double du montant reçu par les femmes. En 2019, les hommes ont reçu en moyenne 7 646 $ en rémunération supplémentaire, alors que les femmes ont reçu 3 250 $. Il s’agit d’une hausse de 25 % pour les hommes et d’une diminution de 17 % pour les femmes par rapport à 2018.

« Un important écart de rémunération subsiste entre les hommes et les femmes au Canada − un écart qui ne concerne pas seulement le salaire », indique Natalka Haras, conseillère juridique chez ADP Canada. « La main-d’œuvre de demain est consciente actuellement qu’elle doit porter attention aux préjugés liés au genre dans les pratiques et les politiques des entreprises. Pour que les organisations parviennent avec succès à attirer et à fidéliser les meilleurs travailleurs, elles doivent faire preuve de transparence et prendre les mesures proactives requises pour atteindre l’équité et l’égalité salariales. »

Perception des employés à l’égard de l’écart salarial

Malgré l’écart, de nombreux répondants estiment que leur organisation reconnaît les préjugés et priorise l’égalité salariale. Selon les constatations, 68 % des travailleurs canadiens estiment que l’égalité salariale est une priorité pour la gestion de leur environnement de travail. Toutefois, les hommes sont plus susceptibles de croire que leur organisation respecte ce qu’elle dit, avec 75 % des hommes qui estiment que leur milieu de travail rémunère les femmes et les hommes de façon égale, alors que seulement 67 % des femmes pensent de cette façon.

Ce sentiment se reflète également lorsque les répondants sont invités à indiquer s’ils pensent que le Canada atteindra l’égalité salariale durant leur carrière : les hommes sont plus optimistes (53 % par rapport à 40 % des femmes).

Congé parental

Malgré la nouvelle prestation parentale partagée qui a été lancée en mars 2019, les femmes sont encore beaucoup plus susceptibles de prendre un congé parental que leurs homologues masculins (42 % par rapport à 16 %). 

En général, les québécois sont ceux qui prennent le plus de congés parentaux : 41,6 % par rapport à une moyenne de 24 % à l’échelle du reste du Canada.

Une étude menée par ADP a permis de constater que parmi les répondants qui ont pris des congés de maternité ou de paternité − majoritairement des femmes − près d’un tiers d’entre eux (31 %) estimaient que ces congés ont limité leur croissance professionnelle. Les répondants de l’Alberta étaient plus susceptibles de se sentir ainsi (52 %) alors que le Manitoba et la Saskatchewan étaient moins susceptibles de penser ainsi (22 %).

L’équité salariale va de l’avant

Bien que les possibilités d’amélioration demeurent importantes, les gouvernements fédéral et provinciaux continuent de déployer des efforts pour faire évoluer l’égalité et l’équité salariales, notamment avec l’entrée en vigueur de la Loi sur l’équité salariale attendue cette année. La Loi touche les entreprises sous réglementation fédérale et impose des mesures visant à assurer un salaire égal pour un travail de valeur égale. Entre-temps, l’égalité salariale, qui correspond à un salaire égal pour un travail de valeur égale au sein d’une même organisation, offre une protection à chaque employé canadien en vertu de la législation de chaque juridiction.

Principales constatations

Voici certaines des constatations les plus marquantes du sondage :

• Les femmes sont beaucoup plus susceptibles de gagner un salaire avant impôt inférieur à 50 000 $, alors que les hommes sont beaucoup plus susceptibles de gagner 50 000 $ ou plus
• Les milléniaux sont les plus susceptibles de changer d’employeur s’ils découvrent que l’équité salariale n’est pas atteinte (49 %). Cela démontre clairement que la main-d’œuvre de demain appuie fortement la rémunération égale dans leur milieu de travail
• Les hommes sont plus susceptibles d’occuper un poste de gestionnaire ou de cadre dans leur milieu de travail (28 % des hommes étaient gestionnaires ou cadres, comparativement à 19 % des femmes)
• Le nombre de femmes surpasse le nombre d’hommes dans le secteur des soins de santé (19 % par rapport à 5 % des hommes), alors que les hommes sont plus susceptibles que les femmes de travailler dans le secteur des technologies et des technologies de l’information (11 % des hommes par rapport à 4 % des femmes) et le secteur de la fabrication (10 % des hommes par rapport à 3 % des femmes)

Constatations en fonction des régions

Canada atlantique

• Les répondants sont plus susceptibles de croire que les entreprises canadiennes atteindront l’égalité salariale entre les hommes et les femmes pendant qu’ils sont encore sur le marché du travail (54 % par rapport à la moyenne nationale de 47 %)
• Les répondants sont plus susceptibles de croire que les femmes et les hommes sont rémunérés de façon égale dans leur organisation en ce qui a trait à la rémunération supplémentaire (88 % par rapport à la moyenne de 68 %)

Québec

• Les québécois sont les plus susceptibles de prendre des congés parentaux : 41,6 % par rapport à une moyenne de 24 % à l’échelle du reste du Canada.
• Les répondants sont plus susceptibles de croire que les femmes et les hommes sont rémunérés de façon égale dans leur organisation en ce qui a trait à la rémunération (80 % par rapport à la moyenne nationale de 74 %)

Ontario

• Les répondants sont moins susceptibles de croire que les femmes et les hommes sont rémunérés de façon égale dans leur organisation en ce qui a trait à la rémunération (67 % par rapport à la moyenne nationale de 74 %)
• Les répondants sont plus susceptibles de croire que les femmes et les hommes sont rémunérés de façon égale dans leur organisation en ce qui a trait à la rémunération supplémentaire (88 % par rapport à la moyenne de 68 %)

Manitoba et Saskatchewan

• Les répondants sont moins susceptibles de croire que l’égalité salariale entre les hommes et les femmes est une priorité pour la direction de leur organisation (62,5 % par rapport à la moyenne nationale de 68 %)
• Les répondants sont moins susceptibles de croire que les congés parentaux ont limité leur croissance professionnelle et leur rémunération financière (22 % par rapport à la moyenne de 31 %)

Alberta

• Les répondants sont plus susceptibles de quitter une organisation en raison d’un collègue de rang égal, mais de genre différent, qui reçoit une rémunération supérieure (12 % par rapport à la moyenne nationale de 8 %)
• Les répondants sont plus susceptibles de croire que les congés parentaux ont limité leur croissance professionnelle et leur rémunération financière (52 % par rapport à la moyenne de 31 %)

Colombie-Britannique

• Les répondants sont moins susceptibles de croire que dans l’ensemble, les entreprises canadiennes atteindront l’égalité salariale entre les hommes et les femmes pendant qu’ils sont encore sur le marché du travail (39 % par rapport à la moyenne de 47 %)
• Les répondants de la Colombie-Britannique figurent au deuxième rang des répondants les plus susceptibles de croire que les congés parentaux ont limité leur croissance professionnelle et leur rémunération financière (46 % par rapport à la moyenne de 31 %)

Méthodologie du sondage

Un sondage en ligne a été mené auprès de 755 travailleurs canadiens (y compris ceux qui travaillent à temps plein et à temps partiel) entre le 31 janvier et le 3 février 2020 par l’intermédiaire d’un groupe de discussion en ligne de Léger. La marge d’erreur pour cette étude était de +/-3,6 %, 19 fois sur 20.

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